Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans les pays occidentaux. La dernière décennie a été caractérisée par une augmentation importante des taux d’incidence. De nos jours, les efforts pour réduire la mortalité par cancer du sein se focalisent sur la détection précoce et le traitement. Ainsi, la prise en charge du cancer du sein a bénéficié d’évolutions décisives au cours de ces dernières décennies. L’évolution de la prise en charge se traduit par une diminution de la mortalité par cancer du sein. Il est estimé que plus de 80% des patientes atteintes de cancer du sein survivront plus de 10 ans. Cependant, bien qu’efficace sur la réponse tumorale, les traitements ne sont pas sans conséquence. En effet, ils peuvent présenter des toxicités pouvant entraîner une dégradation de la qualité de vie, du niveau social, et entraîner des coûts pour la société en termes de management de la santé.
La plupart des traitements pour le cancer du sein sont administrés sans sélection à la majorité des patients. De plus, les traitements locorégionaux aussi bien que les traitements systémiques sont associés à des effets toxiques aigus et chroniques pouvant altérer la qualité de vie. Si les effets toxiques aigus des traitements sont bien connus, les toxicités chroniques et les séquelles sont bien moins connues. Il est estimé que plus de 30 000 patientes par an, atteintes de cancer du sein, présentent une altération de leur qualité de vie liée à la toxicité chronique des traitements. Les protocoles thérapeutiques sur le développement de nouvelles thérapies ciblées font craindre une augmentation de ces taux.
Compte tenu de la hausse du taux de guérison de ce cancer, le nombre de survivants avec des toxicités chroniques augmentera au cours du temps. Le plan cancer 2 se fixe pour priorité de réduire les toxicités liées au traitement dans la prise en charge des patients atteints de cancer. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de bien comprendre les mécanismes à l’origine des toxicités liées au traitement et d’identifier les facteurs prédictifs de la survenue de ces toxicités.